Les personnes rapatriées ces jours-ci doivent sûrement se mordre les doigts d’être rentrées en Tunisie. Contraints de se confiner dans un hôtel pendant sept jours à leurs propres frais, condition sine qua non exigée par les autorités pour pouvoir être rapatrié, ces derniers n’ont pas eu d’autre choix que de faire contre mauvaise fortune bon cœur, en payant à l’avance les frais de l’établissement hôtelier dans lequel ils ont choisi de passer leur quarantaine. A l’arrivée à l’hôtel, la déception est au rendez-vous pour nombre de voyageurs qui ont payé des frais oscillant entre 60 et 100 dinars la nuitée selon la catégorie de l’établissement.
Alors que ce tarif en temps normal correspond soit à un séjour qui inclut le petit déjeuner, soit à un séjour demi pension ou pension complète, en plus de la possibilité de profiter de la piscine et de la plage, le séjour en quarantaine est tout au fait différent. Pour des tarifs presque similaires à ceux pratiqués en haute saison, les occupants de l’hôtel ne peuvent non seulement pas quitter leur chambre mais ils sont, qui plus est, privés de piscine. Une mesure justifiée par des consignes barrières visant à limiter le risque de contamination par le coronavirus. Ce n’est pas autant cette restriction qui a offusqué les habitants que la qualité des repas servis dans les chambres. Contraints de s’accommoder, tant bien que mal, aux contraintes imposées par le séjour en quarantaine, ils ont été fort désagréablement surpris par la qualité des collations déposées sur des plateaux devant leur porte. En découvrant le repas servi à l’étage, qui fait office de petit déjeuner, certains sont restés tout simplement bouche-bée.
Un hôtels trois étoiles a, en effet, servi à ses « hôtes » un petit déjeuner frugal loin d’être rassasiant, sachant qu’ils n’ont pas la possibilité de descendre déjeuner au restaurant. Alors que s’offrait à eux une occasion inespérée de se faire de la publicité gratuitement en faisant valoir la qualité de leurs prestations afin de fidéliser cette clientèle « potentielle », certains établissements hôteliers ont tout simplement raté le coche, en ôtant l’envie à leur hôte d’y passer leurs prochaines vacances.
Cette réalité amère contraste fortement avec la vidéo promotionnelle réalisée par le ministère de la santé qui vante les atouts de la Tunisie en tant que destination touristique sûre. Si celle-ci s’adosse à un protocole sanitaire vigoureux, les lacunes relevées au niveau de la qualité des prestations hôtelières(restauration, hygiène….) risquent de saper les efforts du ministère de la santé.